Focus sur la POEI et ses bénéfices

Créée en 2009, la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle a bénéficié de précisions règlementaires en 2024. Encore peu mobilisé par les entreprises, ce dispositif porté par France Travail vise à combler un manque de compétences chez un demandeur d’emploi, pour favoriser sa prise de poste et contribuer à son employabilité.

Dans le cadre de l’accompagnement de France Travail aux groupements d’employeurs, « plusieurs dispositifs sont en première ligne », comme l’a rappelé Béatrice Guerlot, chargée de développement des collaborations Entreprises, Fédérations et Acteurs économiques chez France Travail, dans notre récent livre blanc (« La mise à disposition de personnel : quelles alternatives à l’intérim ? »). Parmi eux, la POEI (préparation opérationnelle à l’emploi individuelle) est dédiée aux demandeurs d’emploi qui manquent de certaines compétences pour remplir les attentes du profil de poste. Il s’agit d’une aide au financement de la formation qui permettra de combler ce gap, au bénéfice du candidat comme de son nouvel employeur.

Si sa mise en place date de 2009, la POEI reste encore sous-utilisée par les entreprises. D’après le baromètre 2023 de Cegos, malgré son intérêt pour les métiers en tension, seul un décideur RH sur quatre l’a déjà mobilisée pour renforcer les effectifs. Il reste donc à mieux le faire connaître auprès des candidats et des recruteurs.

Des modalités précises pour former les candidats

La préparation opérationnelle à l’emploi individuelle peut concerner toute personne inscrite à France Travail, disposant d’une proposition d’emploi associée à un contrat d’au moins quatre mois, et requérant une formation en interne ou en externe pour développer des savoir-faire. Une aide à son financement est alors étudiée et validée par France Travail, au bénéfice de l’employeur – qui peut être amené à assumer l’éventuel complément si l’aide ne couvre pas l’ensemble du coût.

La POEI, prévue pour une durée maximum de 450 heures, peut se dérouler à temps plein ou temps partiel dans l’entreprise, être assurée par un organisme de formation, voire mixer les deux. Elle peut par ailleurs être associée à une formation pré-qualifiante avant un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage.

Un processus simple et éprouvé, de la demande de POEI à son déploiement

Une démarche de POEI, par le candidat, démarre dès la recherche d’emploi – soit en postulant à une offre diffusée par France Travail, soit en proposant le dispositif au recruteur ayant posté une annonce sur un autre site. Le conseiller France Travail peut également accompagner le demandeur d’emploi à cette étape. Si nécessaire, un entretien associant les trois parties prenantes peut être réalisé pour préciser les compétences à développer et définir un plan de formation individualisé. La procédure se conclut par l’accord de la demande de POEI de l’employeur.

Pendant la formation, le futur salarié va bénéficier de la protection sociale des stagiaires de la formation professionnelle. Une rémunération est possible pendant cette période, ses conditions d’octroi étant à définir avec le conseiller Pôle Emploi en fonction de chaque situation.

Trois bénéfices majeurs pour les employeurs

Si l’intérêt de la POEI est évident pour le candidat, son futur employeur n’est pas en reste. Le dispositif permet d’abord de sécuriser le recrutement, grâce au développement de compétences pleinement en phase avec les besoins de l’entreprise. Par ailleurs, le fait d’« investir » ainsi dans la formation du collaborateur, avant même sa pleine intégration, va contribuer à sa motivation professionnelle et donc à sa performance. Enfin, la période de formation, notamment si elle est réalisée dans l’entreprise, offre également l’occasion de valider le recrutement : l’employeur peut s’assurer de la qualité du profil, de sa capacité à intégrer un collectif et à respecter la culture d’entreprise.

La préparation opérationnelle à l’emploi, individuelle mais aussi collective, a depuis sa création démontré son efficacité. D’après Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, le retour à l’emploi des bénéficiaires enregistre un taux de 83 %. C’est donc un levier à ne pas négliger pour contribuer à l’emploi durable – l’un des objectifs de groupements d’employeurs 1PACT – tout en répondant aux besoins spécifiques en compétences des entreprises.

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