Une fois structuré, le groupement d’employeurs doit être géré et animé pour s’assurer que ses objectifs sont pleinement concrétisés, dans la durée, et répondre ainsi aux attentes des différents adhérents. Un rôle dévolu au responsable de groupement, dont les missions ont été clairement définies par 1PACT.
Modèle en essor aujourd’hui, diffusé de plus en plus largement dans différents secteurs d’activité, comme la logistique, le groupement d’employeurs est resté longtemps confidentiel malgré ses atouts. Dans un rapport publié en 2018, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) rappelait sa plus-value tout en pointant les facteurs qui limitent son déploiement. Parmi eux, le manque d’initiatives pour renforcer sa notoriété, sur les différents bassins d’emploi ; ou encore la difficulté pour certains membres de s’inscrire dans une démarche collective, le groupement d’employeurs appelant un certain degré d’implication et de solidarité. « Il est enfin essentiel de créer les conditions du développement d’un dialogue social pour faciliter l’adaptation des groupements d’employeurs à la diversité des besoins des entreprises et des territoires », soulignait également l’auteur du rapport.
Objectifs partagés et prise en compte des spécificités
Ces constats confirment l’importance de gérer et d’animer le groupement d’employeurs pour s’assurer d’en faire une structure vivante, dynamique, évolutive. Au sein des GE 1PACT, cette ambition est confiée aux responsables de groupement – une douzaine, répartis par zone géographique. « Notre rôle débute avec la présentation de ce modèle aux entreprises susceptibles de rejoindre un GE, indique Damien Blatter, responsable de groupements d’employeurs Paris Nord. Ces échanges permettent d’évoquer les défis RH – problématiques d’emploi, de turn-over, d’attractivité, etc. » Une fois les besoins et enjeux communs identifiés, le groupement peut être créé sur la base d’objectifs partagés.
Le fait de se retrouver autour de ces objectifs ne signifie pas gommer les différences, au contraire. « Nous nous attachons à nous adapter aux processus, spécificités et besoins de chaque adhérent », précise Damien Blatter. Il s’agit donc de maintenir cet équilibre tout au long de la vie associative du groupement d’employeurs, en respectant les disparités en matière d’investissement ; certains adhérents vont davantage s’impliquer, par exemple en échangeant avec leurs pairs pour envisager des opportunités de mutualisation des compétences. Le responsable de groupement va s’attacher à faciliter ces interactions, mais aussi à identifier de potentiels futurs membres sur le bassin couvert par le GE, proposer des axes de développement dans la mise à disposition de personnels en CDI, etc.
Des rencontres régulières pour favoriser les échanges
Ses missions peuvent également impliquer de rappeler les règles de fonctionnement. « Parfois un adhérent ne joue pas le jeu, par exemple sur le respect des heures effectuées par le salarié mis à disposition à temps partiel, ce qui peut pénaliser les autres membres, illustre Damien Blatter. L’adéquation de valeurs d’1PACT avec celles de l’adhérent est indispensable ; dans le cas contraire, soit nous trouvons un consensus, soit nous mettons fin à la collaboration. »
La solidité du GE et la qualité des relations appellent des rencontres et événements réguliers. 1PACT organise ainsi plusieurs petits-déjeuners pendant l’année pour favoriser les interactions et les échanges
entre adhérents. L’occasion de partager des retours d’expérience, de discuter de problématiques terrain, d’évoquer les salariés mis à disposition par le GE. Temps fort de l’année, l’assemblée générale offre par ailleurs un cadre pour évoquer la vie associative, mais aussi discuter de la situation du bassin d’emploi et de l’évolution du groupement. Comme le rappelle Silouane Lebreton, « le défi, pour nous, consiste à les impliquer sans trop leur en demander ».
Le responsable de groupement représente donc un rouage essentiel du GE, dont le rôle est aussi celui d’ambassadeur d’un modèle pertinent, mais dont la notoriété est variable d’un territoire à l’autre, d’un secteur d’activité à l’autre. Comme le résume Godefroy Le Prince, responsable de groupements d’employeurs Centre-Val de Loire, « il mérite d’être davantage popularisé pour valoriser ses atouts ».