Si les équipes d’1PACT sont en première ligne pour favoriser la réussite de la mise à disposition de personnels en CDI, les entreprises adhérentes du groupement d’employeurs ont également un rôle à jouer. Un rôle dont le périmètre peut varier, avec des conséquences différentes, comme l’explique Silouane Lebreton, président-fondateur d’1PACT.
« Le succès du groupement d’employeurs repose sur l’implication des entreprises adhérentes »
Quelles formes d’implication attendez-vous de la part des entreprises adhérentes pour tirer pleinement parti de la mise à disposition ?
En préalable, il faut rappeler que la gestion administrative, dans le cadre d’un groupement d’employeurs, ne diffère pas des processus classiquement opérés avec les agences d’intérim. Nous nous adaptons au mode de fonctionnement des entreprises adhérentes avec les opérateurs de travail temporaire, pour leur faciliter la vie. Ce qui va essentiellement changer concerne la manière de s’impliquer auprès des salariés mis à disposition. Il s’agit généralement de contrats longs, appelant une gestion ad hoc, dans la durée, avec le concours des adhérents. Le groupement d’employeurs appelle ainsi une logique d’accompagnement et de coopération. Le manager opérationnel des salariés mis à disposition est attendu pour jouer un rôle proactif, en remontant ce qui se passe au quotidien ; en parallèle, nous collectons de l’information régulièrement.
Le second aspect concerne la vie associative des groupements d’employeurs. Une entreprise peut être un membre « dormant », tandis qu’une autre va souhaiter être plus active, s’impliquer, échanger avec d’autres membres – par exemple, pour évoquer de nouvelles opportunités de mutualisation de ressources et de compétences. Tout dépend de son intérêt à faire vivre le partenariat et à en tirer parti dans son activité.
Concrètement, comment se matérialise l’implication des employeurs ?
Elle débute avec le parcours d’intégration, dont la réussite est clé pour s’assurer que le salarié se considère comme membre à part entière de l’entreprise utilisatrice. Ce sentiment d’appartenance est au service de l’engagement, et donc de la performance. L’entreprise adhérente a tout intérêt à le traiter davantage comme un permanent qu’un intérimaire. Cela passe par les vêtements de travail aux couleurs de l’entreprise, l’intégration aux points d’équipe, etc.
Un autre facteur de réussite relève de l’accès du chargé d’affaires 1PACT au chef d’équipe ou au responsable de production, afin de se mettre d’accord sur les conditions de succès attendues de part et d’autre. Cette logique collaborative permet aux deux parties de s’assurer, sur le terrain, que tout est réuni pour fonctionner de manière optimale.
En quoi la participation des entreprises à la vie associative du groupement d’employeurs peut-elle contribuer au succès de la mise à disposition ?
Chez 1PACT, l’accompagnement se manifeste notamment par l’organisation de plusieurs petits-déjeuners pendant l’année, pour permettre aux adhérents de se rencontrer, d’échanger sur leurs problématiques et leurs besoins. Ce n’est pas seulement le top management qui est concerné par cet accès privilégié à une diversité de situations et de retours d’expérience : les chefs d’équipe sont également conviés pour leur permettre de s’ouvrir à d’autres pratiques de terrain.
Par ailleurs, l’assemblée générale du groupement d’employeurs offre aux membres l’opportunité d’évoquer la situation du bassin d’emploi et ses enjeux. Si ces temps d’échange sont importants, les entreprises adhérentes ne doivent pas être submergées par les sollicitations : mieux vaut privilégier quelques événements à valeur ajoutée. Le défi, pour nous, consiste à les impliquer sans trop leur en demander.
Quels sont les potentiels risques – RH, organisationnels – associés à un manque d’implication des entreprises adhérentes ?
Le seul risque s’exprime en termes de management. Quand un salarié mis à disposition connaît une baisse de régime, deux options se présentent à l’entreprise adhérente : soit s’en séparer, dans le respect des délais contractuels ; soit contacter le chargé d’affaires d’1PACT, qui va réagir dans la journée pour rencontrer le salarié, tâcher de comprendre ce qui se passe, lui laisser quelques jours pour retrouver son niveau de performance. Souvent, il suffit de remotiver le salarié. Nous faisons ensuite le point avec le chef d’équipe pour vérifier que la situation s’est bien améliorée.
Les entreprises engagées dans un groupement d’employeurs ont-elles conscience de l’importance de leur implication ?
Oui, c’est un préalable indispensable mais le niveau d’implication effective dépend avant tout de la volonté et du positionnement des managers opérationnels, des objectifs fixés par la direction, des attentes envers les salariés, etc. Une implication minimale, si elle est plus difficile à gérer, peut suffire ; en revanche, quand le directeur de site, le référent RH et l’opérationnel de terrain n’arrivent pas à se parler et à se coordonner, en termes d’attentes et de fonctionnement, la mise à disposition de personnels en CDI est vouée à l’échec.
Réussir à impliquer un adhérent dans le groupement d’employeurs va lui permettre de renforcer sa place d’acteur territorial ; s’il reste dans une dynamique de « client / fournisseur », son implication reste dictée par la fiche de poste ; au contraire, s’il échange avec d’autres entreprises adhérentes et contribue à animer le groupement, il s’inscrit véritablement comme un acteur de son bassin d’emploi, ce qui lui donne une autre dimension en tant qu’employeur. À mes yeux, cette posture fait grandir les équipes de l’entreprise.