Ajuster au plus près les effectifs, la charge de travail et les pics d’activité : c’est tout l’intérêt du travail à temps partagé, une formule plébiscitée par les actifs concernés, et à laquelle les entreprises s’intéressent de plus en plus pour ses multiples bénéfices.
Le travail à temps partagé (TTP) couvre désormais l’ensemble du territoire national et des secteurs d’activité ; il séduit plus de 500 000 professionnels, d’après les estimations de la FNATTP (Fédération nationale des associations du travail en temps partagé – un nombre en constante progression. Comment expliquer cette montée en puissance d’une formule restée longtemps confidentielle ?
Le dernier baromètre dédié au travail à temps partagé livre quelques éléments de réponse : les actifs ayant opté pour ce mode d’activité mettent en avant la diversité des missions et des contextes organisationnels. 96 % d’entre eux s’en estiment d’ailleurs satisfaits. Côté entreprises utilisatrices de ces profils, la flexibilité apportée par cette solution est la principale raison évoquée. Avec, comme impacts positifs, des gains d’efficacité opérationnelle.
Comme le résume un livre blanc dédié au sujet, « les nouvelles exigences de performance qui pèsent sur les entreprises auxquelles s’ajoutent les contraintes d’une logique de réduction des coûts se traduisent progressivement par un recours accru à de nouvelles formes d’emploi. Le cycle de vie de l’entreprise peut également influencer ses besoins en ressources. Des périodes de croissance, décroissance ou restructuration nécessiteront par exemple d’avoir recours à des compétences bien spécifiques pour accompagner ces évolutions. »
Ce besoin de flexibilité appelle ainsi une recherche de sur-mesure, qui peut prendre des formes variées en logistique. Dans ce secteur, l’essentiel des pics et des baisses d’activité est connu et donc peut être anticipé – par exemple, deux jours en début de semaine, pour absorber les commandes passées le week-end. Le recours au TTP représente, pour les entreprises ou les groupements d’employeurs, une opportunité pour disposer d’un surcroît de main d’œuvre uniquement durant ces périodes.
Une opportunité pour s’ajuster aux évolutions de l’activité
Le travail à temps partagé permet également de s’adapter au cycle de vie de l’entreprise, pour garantir le maintien de la performance et l’atteinte des objectifs. Dans le cadre d’un récent livre blanc d’1PACT sur le groupement d’employeurs et l’entreprise de travail à temps partagé comme alternatives à l’intérim, Foucault Rontard, directeur du développement d’1PACT, a exposé un scénario permettant d’optimiser la journée de travail des équipes travaillant en temps partagé dans la logistique, en mutualisant les ressources.
Dans les zones aéroportuaires, les marchandises importées doivent rejoindre une première plateforme pour être triées dans un laps de temps réduit (quelques heures en début de journée), mobilisant une main d’œuvre importante. Les colis rejoignent ensuite la plateforme du réseau de distribution, à proximité, pour une nouvelle phase de tri avant le transport final. « Plutôt que de confier cette deuxième phase à une autre équipe, elle pourrait être assurée par les personnes qui avaient effectué la tâche précédente. Cela ne peut fonctionner qu’avec une forte concentration d’entreprises sur un même lieu, positionnées sur des métiers similaires. »
D’après le dernier baromètre des DRH, l’une des priorités de la fonction RH vis-à-vis du business reste l’optimisation des coûts (citée par plus d’un tiers d’entre eux, en progression de huit points en un an). Par ailleurs, pour soutenir la transformation de l’entreprise et l’aider à relever des défis en constant renouvellement, sept DRH sur dix privilégient la mise en place d’une organisation favorisant l’innovation et l’agilité. Le travail à temps partagé représente une réponse à ces différents challenges, qui devrait inciter de plus en plus d’organisations à l’expérimenter pour améliorer leur efficacité opérationnelle.